Les ateliers de vitraux
Des artisans et des œuvres qui traversent l’Histoire
Nous ne connaissons pas les ateliers ayant réalisé le petit nombre de vitraux d’époque Moyen-âge ou Renaissance subsistant dans les églises argonnaises.
Ceux réalisés à la fin du XIXe s. jusqu’à la guerre de 1914-1918, sont le plus fréquemment signé Souvent d’inspiration néogothique, ils sont pour la plupart réalisés par des « peintre-verriers » dans des ateliers choisis à proximité…
Dans les premiers temps de la reconstruction d’après la Grande Guerre, les vitraux, provisoires, étaient en verre ordinaire. Mais les communes voulaient rendre aux églises leur splendeur passée, en les dotant de vitraux « convenables », réalisés par des professionnels. Les donateurs, paroissiens ou particuliers, ont eu leurs exigences, inspirées par les catalogues édités par les ateliers. Les curés ont joué les intermédiaires avec les verriers et ont pesé fortement dans les choix. Les contacts ont été facilités par l’abondante publicité parue dans la presse religieuse.
Les multiples commandes de créations de verrières, dès la fin du conflit et dans un laps de temps très court, ont conduit à des figurations souvent répétitives. Les ateliers utilisent des cartons (dessins) dont ils adaptent et personnalisent certains éléments (photographies de visages, représentations des villages en arrière-plan, style…). Les goûts traditionnels des commanditaires ont pesé sur la créativité. Certains verriers sont cependant de véritables novateurs. Ainsi l’atelier Janin produit cinq versions de Jeanne d’Arc menant les soldats au combat, allant de l’académisme du vitrail-tableau fort prisé au 19ème siècle au style Art déco bien affirmé.
En Meuse, peu de vitraux commémoratifs ont été réalisés par des ateliers extérieurs à la région Lorraine. L’atelier Benoit et l’atelier Janin partagent plus de la moitié des chantiers dirigés par les coopératives diocésaines. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : au 19e, la floraison d’ateliers de qualité qu’on ne retrouve guère dans d’autres régions, son maintien grâce au mouvement de l’Art nouveau, puis de l’Art déco.
Dans la Marne et les Ardennes, la proximité joue en faveur des ateliers rémois (Simon, De Troeyer, Desjardins) mais on ne néglige pas, avec l’élan de la reconstruction, les ateliers plus éloignés de grande renommée (Angers, Chartres, Paris). Enfin plusieurs vitraux, non signés, non datés, n’ont pu être attribués comme à Thénorgues (08).
Et un certain nombre d’ateliers contemporains sont appelés à partir de la Seconde Guerre mondiale pour des créations originales, en phase avec les expressions artistiques de leur époque, souvent non figuratifs ou de grande stylisation formelle, utilisant le verre brut mettant le matériau en lumière…
Ateliers Lorrains
Ateliers Rémois
Ateliers d’autres horizons
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