L’église de la Harazée était, avant la 1ere guerre mondiale, une petite bâtisse construite en matériaux du pays avec une façade alternant lits de brique et gaize selon la technique architecturale dite « appareil champenois ». Elle était entourée de plusieurs propriétés résidentielles cossues, dont la famille de maîtres de verreries de Granrut.

La ligne de front s’est stabilisée fin 1914, au dessus de La Harazée. Le hameau a servi de cantonnement et de base arrière durant les combats. Peu de bâtiments sont restés debout. L’église, très fortement endommagée pendant les combats, aurait été rasée ensuite par les américains. Elle a été reconstruite, chapelle de taille modeste, mais avec un ensemble de vitraux commémoratifs important et remarquable.

Les vitraux

Les six verrières sont de style et de factures assez divers. L’influence Art Déco est manifeste dans la majeure partie d’entre eux;. Peu sont datés et signés. Le vitrail représentant St Louis, hommage à Louis de Bigault de Granrut porte la mention du fameux Atelier Jacques Simon de Reims. Il est daté de 1928.

Deux vitraux, au trait affirmé et couleurs vigoureuses, à la mémoire de Louis Delahaye et de Albert Parent-Cabour, fauchés en ce lieu dans la fleur de l’âge, sont malheureusement ni signés ni datés.

La verrière consacrée à la mémoire de deux membres de la famille Neuville est signée Mauret. Elle représente Jeannne d’Arc, figure patriotique, alors de récente canonisation (1920). La sainte, reconnue comme figure patriotique depuis 1870, était surtout vénérée comme rempart de la foi contre la laïcisation républicaine par les catholiques conservateurs. Durant la guerre, Jeanne en armure devient la patronne du combattant.

Si Jeanne conduit à la victoire, Ste Thérèse, très invoquée également, protège et console. Ici elle figure dans un vitrail à la mémoire des familles De Granrut et Prin.

Un autre vitrail reprend le thème« A la mémoire des soldats morts pour la France », fréquemment utilisé dans d’autres édifices religieux.